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Revor a développé un matelas circulaire dont le confort est équivalent à celui d’un matelas traditionnel. Group Casier a interviewé Robin Saelens à ce sujet.
Le groupe Revor est synonyme de confort de sommeil durable, ergonomique et surtout véritablement belge. Leur matelas circulaire peut être entièrement démonté en fin de vie. Robin Saelens, responsable marketing du groupe Revor : « Nous pouvons transformer tous les composants séparés en matières premières pour fabriquer un nouveau matelas sans perte de valeur. »
Le groupe Revor produit des matelas de haute qualité, des sommiers et d’autres textiles de lit à Kuurne et Recsk (Hongrie). « Nous fournissons les meilleurs magasins de sommeil et de meubles dans toute la Belgique, mais aussi dans les pays voisins et, par extension, dans toute l’Europe », explique Robin Saelens, responsable marketing. « Avec notre marque propre Revor Bedding, nous visons le segment moyen et légèrement supérieur du marché. Notre marque Jaritex se concentre davantage sur le segment inférieur et la marque privée. Styldecor est notre marque de luxe, combinant des têtes de lit beaucoup plus épaisses, des matelas plus hauts, des matériaux naturels incorporés et fabriqués à la main. Outre le commerce de détail, nous sommes également présents sur le marché de l’hôtellerie et le marché contractuel. Dans le domaine du commerce électronique, nous servons principalement les marchés néerlandais et allemand. »
Robin Saelens : « Nous avons établi un partenariat avec Niaga, une entreprise qui aide d’autres entreprises dans le domaine de la conception circulaire. À l’envers, leur nom se lit again : tout utiliser encore et encore. En collaboration avec Auping, notre homologue néerlandais, nous avons entamé un voyage qui nous a permis de soutenir le développement et la production de notre matelas circulaire. Niaga a fourni son adhésif breveté click-unclick. En chauffant cette colle, nous pouvons à nouveau séparer tous les composants et les transformer en matières premières pour fabriquer un nouveau matelas sans perte de valeur. Bien entendu, nous ne ferons pas tout nous-mêmes, nos fournisseurs de matières premières seront également de la partie. »
« Nous pouvons parfaitement le faire aujourd’hui, même si ce n’est pas encore de manière bien structurée. De nombreux tests sont en cours pour déterminer la meilleure façon d’élaborer et de rationaliser ce processus. Bien entendu, cela ne peut se faire qu’une fois que des ventes significatives ont été réalisées et qu’un certain temps s’est écoulé avant que les matelas ne soient retournés. »
« Dans l’ensemble, il est également plus sain grâce aux matériaux que nous utilisons. Le matelas circulaire est en fait le matelas le plus ventilé de la collection grâce à l’utilisation de polyester comme couche de confort, un matériau 3D à cellules ouvertes. En outre, le noyau de ressorts ensachés est également très respirant et offre donc une bonne ventilation. Les propriétés ignifuges des matériaux utilisés et le fait que nous n’ajoutons pas d’additifs chimiques sont des critères importants pour le secteur hôtelier. »
« Pour le moment, notre matelas circulaire est encore légèrement plus cher que son homologue non circulaire. Cela s’explique principalement par le fait que les matériaux sont plus uniques et produits dans une moindre mesure. Le processus de production est également un peu plus manuel. Pour coller nos matelas circulaires, nous ne pouvons pas utiliser les lignes de colle de nos matelas classiques, car nous utilisons des colles différentes. L’application doit donc se faire de manière manuelle. Pour les détaillants comme pour les consommateurs, le prix reste souvent un obstacle ; les gens accordent de l’importance à la durabilité, mais ne sont pas toujours prêts à payer plus cher pour l’obtenir. Ce problème finira par se résoudre de lui-même. Si la circularité devient la norme, le coût des matériaux circulaires diminuera et tout rentrera dans l’ordre automatiquement. »
« Grâce à un label unique développé par Niaga, chaque matelas possède un ‘passeport produit’. En scannant le code QR, vous accédez à une page web qui présente en toute transparence les matériaux utilisés et leur origine. Vous découvrirez également comment retourner le matelas en fin de vie et ce qu’il en adviendra par la suite. Vous envoyez un e-mail à Revor et nous venons chercher le matelas chez vous. D’ici cinq ou dix ans, ce processus de reprise pourrait être complètement différent. C’est l’avantage du code QR : si quelque chose change, il suffit de modifier l’information sous-jacente et le consommateur a toujours accès aux données les plus récentes. Nous étudions comment nous pouvons encore optimiser ce processus de reprise. »
« D’ici une dizaine d’années, il sera peut-être possible de déposer le matelas circulaire au parc à conteneurs. Il sera possible de scanner l’étiquette Niaga et de voir ce qu’il doit advenir du matelas. Il est encore un peu difficile de voir comment cela évoluera, mais à mon avis, ce sera le moyen le plus efficace d’ici une dizaine d’années. Ainsi, le matelas sera remis au bon fournisseur de matières premières, qui pourra l’utiliser pour fabriquer de nouveaux produits, et la boucle est joliment bouclée. En Belgique, l’entreprise Valumat a déjà pris des mesures dans ce sens. »
« Étant donné que la reprise est cruciale, je pense qu’il devrait y avoir un avantage pour le consommateur : what’s in it for me ? Nous étudions la question du point de vue des coûts. Je pense à une sorte de cashback, une réduction lors de l’achat d’un nouveau matelas circulaire. Cela obligerait les consommateurs à choisir à nouveau un matelas circulaire, ce qui est en fait un choix pour le reste de leur vie. J’envisage également plusieurs options, comme matelas as a service ou un modèle disponible en leasing. Plus la norme sera circulaire, plus les opportunités seront nombreuses. »
« Si nous voulons évoluer vers la responsabilité sociale des entreprises et le développement durable, il faut que cela soit plus largement accepté. À l’heure actuelle, il est encore trop facile pour les entreprises de fermer les yeux ou de détourner le regard, et seul un public de niche choisit réellement des produits durables. Les campagnes de sensibilisation permettent d’élargir le public cible. Je pense en particulier aux campagnes de sensibilisation au développement durable et, plus généralement, aux raisons pour lesquelles il est important de choisir un produit durable et à l’impact de ce choix. De telles campagnes peuvent motiver les consommateurs à choisir l’alternative durable, même si elle coûte un peu plus cher. Il incombe au producteur de veiller à ce que l’alternative durable soit de la même qualité que le produit ‘normal’. Dans la première version de notre matelas circulaire, nous avons mis l’accent sur la durabilité, mais à l’usage, le matelas grinçait un peu. Cela réduisait la facilité d’utilisation. Entre-temps, nous en sommes à la quatrième version. Nous avons résolu les premiers défauts et nous avons maintenant un très bon produit qui est équivalent à un matelas normal en termes de confort. Pour les consommateurs, c’est encore le confort qui prime ; ils ne veulent pas faire de compromis sur ce point en faveur de la durabilité. »
« Nous constatons que le secteur hôtelier s’intéresse à la question de la circularité. Il y a une ouverture, le point concernant la reprise et le retraitement du matelas leur plaît. Dans les hôtels, la demande d’un matelas circulaire vient souvent de soi. Dans le cas des détaillants, il est plus probable que nous devions en faire la promotion nous-mêmes. Ils sont surtout préoccupés par leur chiffre d’affaires, tandis que les hôteliers sont surtout intéressés par la valeur ajoutée qu’un tel matelas peut apporter à leur hôtel. »
« Nous travaillons sur l’innovation et la durabilité depuis un certain temps. Nous voulons rester en phase avec ce qui se passe dans la société et considérer la circularité comme un élément de l’activité durable. Outre le matelas circulaire, nous avons déjà commencé à rendre nos autres matelas partiellement circulaires en fabriquant la housse à partir de 100 % de polyester. Ainsi, la couverture est circulaire, c’est déjà ça. C’est bien d’avoir un produit circulaire, mais si tout le reste ne suit pas, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Notre objectif est de rendre notre processus de production aussi circulaire et durable que possible dans les cinq à dix prochaines années. »
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