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Emmanuel Devriendt
The Pots Company

Auteur:

Sara Adam, Corporate Consultant chez Group Casier, s.adam@casier.be

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« Traiter durablement ce que la nature nous donne »
« Traiter durablement ce que la nature nous donne »

Des pots de fleurs et des jardinières durables pour faire la différence pour les gens, l’environnement et la société. C’est ainsi qu’Emmanuel Devriendt décrit la mission de The Pots Company. « Nous visons la durabilité dans la conception et l’utilisation, mais aussi dans les matériaux. Pour nos pots et bacs, nous optons donc résolument pour des matières premières robustes, recyclées et recyclables. »

Emmanuel Devriendt, fondateur et CEO de The Pots Company, croit fermement aux partenariats entre secteurs. « Nous ne devons pas tous continuer à réfléchir dans notre coin. Nous pouvons apprendre ensemble des innovations issues de différents secteurs. Nous devons également utiliser notre propre énergie de manière intelligente et efficace. Par ailleurs, il est nécessaire de disposer de plateformes pour partager ces informations et entrer en contact les uns avec les autres. Cela explique pourquoi je suis si enthousiaste par rapport à ce site web de Group Casier sur l’économie circulaire. »

Quand votre intérêt pour l’entrepreneuriat durable a-t-il germé ?

Emmanuel Devriendt : « Chez mon premier employeur, un producteur de pesticides et d’engrais, j’ai appris que nous devions traiter de manière plus durable ce que la nature nous donne. Le CEO de l’époque soulignait l’importance d’utiliser les pesticides de manière responsable afin de ne pas accabler la nature. En 2001, l’idée des pots de fleurs et jardinières durables a fait son chemin pour diversifier les activités de l’entreprise. J’ai eu l’occasion de m’occuper du développement des produits et j’ai commencé à chercher une gamme qui pourrait être vendue toute l’année, et pas seulement à certaines saisons. C’est ainsi que Seasons est née. »

Emmanuel Devriendt, The Pots Company
Comment la collection Seasons a-t-elle été accueillie ?

« À l’époque, s’impliquer dans le développement durable était encore inhabituel, nous avons fait face à beaucoup d’incompréhension. Ce sont principalement l’esthétique et le prix qui posaient problème. De plus, en 2006, la famille a vendu l’entreprise à un groupe belge de jardineries. J’ai rapidement compris que la collection Seasons ne durerait pas. J’ai convenu avec le groupe de reprendre cette partie de l’entreprise en mon propre nom. Constituer moi-même cette collection n’a évidemment pas été facile. J’ai demandé à mon frère Nicolaes de me rejoindre. Il est architecte et m’a conseillé de simplifier la collection en réduisant le nombre de modèles différents. Il a également réfléchi aux fonctions d’un pot de fleurs. Par exemple, l’eau ne doit pas s’écouler et la température doit être adéquate et contrôlable. En 2013, mon frère et moi, rejoints par ma femme Delphine Bossuwe, avons fondé The Pots Company. »

« Les millennials croient vraiment en notre histoire. »
Emmanuel Devriendt
Pourquoi avez-vous choisi un nouveau nom ?

« Si nous voulions faire quelque chose de différent des autres, nous devions pouvoir le communiquer, il nous fallait donc une marque pour nos pots design intemporels. Pour nous, le design ne concerne pas seulement l’apparence d’un objet, mais aussi son fonctionnement, sa fabrication et les matériaux qui le composent. Le design n’est donc pas seulement une forme, c’est aussi quelque chose qui apporte de la tranquillité d’esprit aux gens. Nous avons également ajouté un aspect écologique en visant la durée de vie la plus longue possible, en utilisant le minimum de matières premières vierges et le minimum d’énergie possible. Nous avons donc dû trouver un moyen de remplacer les matières premières vierges par du contenu recyclé. La route vers le pot idéal a été longue et parsemée d’embûches, comme le prix, la qualité et la durabilité à long terme. Pendant trois à quatre ans, nous avons enchaîné les essais jusqu’à parvenir à une composition du matériau plastique recyclé qui répondait à nos normes de qualité et de durabilité prédéfinies. Centexbel-VKC (le centre de compétence pour l’industrie plasturgique) nous a aidés à trouver la bonne composition. Le recyclat que nous utilisons pour fabriquer nos pots et bacs se compose désormais de 80 % de plastique recyclé et de 20 % de pierre naturelle recyclée. »

Et vous commercialisez ces pots durables sous le nom d’« Ecopots » ?

« En effet. En 2020, nous avons reçu pour nos Ecopots le certificat QA-CER Recycled Content. Il fournit des garanties sur le processus de recyclage et l’utilisation du recyclat dans les pots, tant en ce qui concerne la teneur en recyclat que la qualité du produit final. Pour nos pots et notre entreprise, nous avons également reçu le label CO2 Neutral, validé par Vinçotte. Cela garantit que nous calculons, réduisons et compensons activement notre impact climatique local et mondial. »

Dans quelle mesure The Pots Company applique-t-elle les principes de l’économie circulaire ?

« The Pots Company ne travaille pas encore de manière 100 % circulaire, car cela n’est tout simplement pas possible. Nous pouvons déjà le faire dans une grande mesure, mais pas complètement. Les pots cassés pendant la production sont broyés et réutilisés, de sorte qu’aucune matière première ne soit perdue. Cependant, les pots qui sont cassés par les consommateurs ne sont pas encore collectés pour être recyclés. Il est difficile pour nous de renvoyer les produits en Chine, car nous ne travaillons alors plus de manière durable. Nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons le faire de manière écologiquement responsable. Notre produit est composé de recyclats et est également recyclable. Par exemple, nous pourrions organiser une campagne de collecte dans les jardineries une fois par an pour réduire le transport et apporter les pots collectés à un transformateur local qui leur donnerait une nouvelle vie. »

Comment voyez-vous la relation entre la production manuelle et la production mécanique ?

« La durabilité est un équilibre entre écologie et emploi. Au Vietnam, les pots de fleurs sont toujours finis à la main. Cela garantit une qualité élevée, mais aussi de l’emploi. Nos collaborateurs y sont bien payés et bien encadrés. Pour les pays moins développés, je pense que nous contribuons de cette manière à l’amélioration des conditions de vie. Mais je n’exclus pas que la production mécanique en Belgique puisse être une option. Il faut trouver le juste milieu. »

Comment pouvons-nous encourager les consommateurs à acheter plus souvent des produits durables ?

« Je pense que les détaillants ont une grande responsabilité dans ce domaine. À mon avis, ils se sont attaqués à ce problème bien trop tard et certains ne s’y intéressent toujours pas. Ils font partie de la génération née avant 1980 et ont maintenant des problèmes pour s’adresser aux millennials - nés après 1980. Ces millennials sont conscients de l’importance de prendre soin de la planète, et cela se reflète également sur les générations plus âgées. Avec Ecopots, nous misons beaucoup sur les millennials, qui représentent 48 % de la population active. La plupart des personnes des générations antérieures à 1980 font des achats plus "classiques" dans une jardinerie : elles recherchent un pot de fleurs solide, résistant à l’hiver et léger. Elles se laissent surtout convaincre par le design intemporel de nos Ecopots. Lorsque nous leur demandons à la sortie s’ils savent quelle marque ils ont achetée, ils répondent généralement « c’était une étiquette blanche ». Lorsque nous posons la même question aux millennials, ils répondent avec enthousiasme qu’ils ont acheté un Ecopot et ils expliquent comment ils l’ont trouvé sur Instagram. Les millennials croient vraiment en notre histoire. Ils sont ouverts à la conception circulaire et sont sensibles à la durabilité sociale. Comment se déroulent les collaborations ? Chaque membre de la chaîne est-il correctement rémunéré ? Est-ce que personne n’est exploité ? Cela aussi doit être communiqué au client final. »

Est-ce que je vous entends dire que les détaillants devraient mettre davantage l’accent sur la création de valeur et moins sur le prix ?

« C’est en effet ce que je veux dire. Plus vous pouvez vendre cher quelque chose qui a de la valeur, mieux c’est pour tout le monde. Sinon, les détaillants créent une situation dans laquelle certains intermédiaires doivent offrir leurs services ou leurs produits à un prix si bas qu’ils sont obligés de travailler avec des matériaux de qualité inférieure ou dans de mauvaises conditions. »

Avec Seasons, vous êtes également toujours actif aux Pays-Bas dans le domaine des engrais, votre vieil amour. Comment abordez-vous la question du développement durable dans ce secteur ?

« Je veux faire ma part pour la planète là aussi, en maintenant la transformation au niveau local. Mon expérience antérieure en matière de pesticides et d’engrais m’a appris que l’engrais naturel est le meilleur pour la vie du sol. Le grand défi réside dans le fait que les agriculteurs ne gagnent pas assez d’argent pour acheter du fumier naturel. La partie la plus coûteuse de la production d’engrais naturel est le processus de séchage. Au niveau industriel, cela demande beaucoup de temps et d’argent. Nous avons convaincu les agriculteurs locaux de sécher leur fumier sur place, par exemple en le laissant plus longtemps. Nous investissons également avec les agriculteurs en plaçant les installations de traitement chez eux. Cela permet d’avoir un circuit plus court. Bien évidemment, les agriculteurs obtiennent un prix équitable pour leur fumier séché, c’est une condition importante. C’est ainsi que l’on crée des relations durables à long terme. »

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